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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 10:59

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Le vendredi, je frôlais la crise de nerfs rapport au quotidien partagé avec la The Other Family...

 

A vivre à 4 dans un 20 m², une bonne-sœur deviendrait psychopathe-cannibale en trois jours... nan?

 

Tu finis forcément par prendre en grippe toutes ces petites manies insupportables, qui deviennent encore plus insoutenables dans ce contexte particulier...

 

Ainsi, les The Other Family font partie de ces gens qui lavent la vaisselle avant de la mettre au lave-vaisselle...

 

Je suis sur que vous connaissez aussi des psychopathes gens comme ça...

 

Du coup, tu passes de la petite engueulade au débat philosophique

 

A quoi sert un lave-vaisselle s'il faut préalablement laver la vaisselle?

La vie mérite t-elle d'être vécu si on la passe à pré-faire des trucs chiants qu'on va faire quand même...?

Est-ce que quand tu te laves les dents, tu te prélaves les quenottes ?

Est-ce que la connerie profonde se soigne?

Est-ce que je suis tombé sur la pire Other Family de France?

Un conflit sur le lave-vaisselle me permettrait-il de m'enfuir de cette station de sport d'hiver de merde où je passe les pires vacances de ma vie?!!##+/*

 

Une fois le débat clos, nous pouvions reprendre le chemin de nos activités... pour ce dernier jour, une ballade en raquette s'imposait.

 

Oui, la ballade en raquette, comme le concert, c'est LE moment de liberté qui te permet de ne pas te transformer en psychopathe-cannibale.

 

Ce dernier jour, il faut admettre que la randonnée a été un vrai moment de bonheur. Dans le groupe, deux mamies mettaient l'ambiance et jouaient dans la neige comme deux gamines. Au milieu de la ballade, voilà qu'elles sortent de leurs sacs des gâteaux faits maison, des bonbons de leur région, de la gnole...

 

Moi, c'est facile de m'acheter avec de la bouffe mais alors là, j'étais béat devant ces deux mamies complètement joviales et généreuses...

 

On va dire que je n'étais pas vraiment habitué à ça depuis le début de la semaine...

 

Je suis même assez persuadé que ces mamies ne prélavaient pas leur vaisselle... elles!

 

Bref!

 

On a donc bouloté nos trucs trop bons au milieu d'un magnifique paysage, limite les cerfs venaient nous lécher les pieds pendant que les mouflons faisaient une ronde et les oiseaux venaient nous tresser des couronnes de fleurs sur la tête...

 

Enfin ça, c'est peut-être l'effet de la gnole...

 

Bref!

 

Une belle journée quoi!

 

Le soir, l'ambiance s'est détendue autour d'une bonne fondue (Boustifaille forever) et devant la perspective de la FIN de la semaine...

 

C'était sans compter ce que TOM (The Other Mum) nous préparait... pour le lendemain...

 

Stressée de la life de première catégorie, TOM s'est levée à 5h30 du matin pour un départ de l'appartement à 10h30...

 

Autant dire que vue la taille et le calibrage de l'appartement, tout le monde était réveillé à 5h32...

 

Tout le monde était pré-lavé, lavé et rassasié à 7h50...

 

Il a donc fallu glander plus de deux heures dans cet appartement de lilliputien...

 

Pour changer, nous avons écouté le doux chant mélodieux du frigo...

 

Bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz...................................

 

Puis, nous avons remis les clés du placard de l'appartement à l'agence.

 

C'est alors que TOM a piqué son premier scandale de cette longue...trop longue journée...

 

De l'altercation surnageait deux trois mots rituels chez TOM "escroquerie", "vol", "incompétence" suivi d'un "ce n'est vraiment pas professionnel!"...

 

Nous avons rejoint l'arrêt de bus où a eu lieu le second scandale de la journée... le bus avait 5 minutes de retard, TOM a appelé la compagnie de bus et à poursuivi sur sa belle lancée... "escroquerie", "vol", "incompétence" suivi d'un "ce n'est pas professionnel!"...

 

Une fois dans le bus, je respirais en voyant s'éloigner ces maudites montagnes crasseuses qui ont eu raison de mes vacances de février.

 

Une fois à la gare de TGV dans un fond de vallée industrieuse pas vraiment glamour, nous avons commandé un croque-monsieur dans un snack...

 

Comment?

 

Vous avez compris la suite?

 

C'est bien! C'est que vous commencez à bien connaître TOM!

 

Donc, oui, au bout de cinq minutes, TOM a engueulé tout le monde dans le restaurant comme quoi on attendait trop (?)... elle a ressorti toute sa panoplie à base de mots sympas comme "c'est un scandale!", "on ne reviendra plus chez vous" (je confirme!) et le fameux "vous n'êtes vraiment pas professionnel!"...

 

Une fois dans le train, je me suis plongé dans un pavé afin de m'extirper mentalement de l'espace que je partageais avec TOM...

 

Seulement voilà, TOM s'ennuyait drôlement dans ce train... et elle n'avait plus personne à emmerder...

 

En désespoir de cause, elle est partie au wagon bar pour boire un thé...

 

Au bout de 5 minutes, elle est revenue l'air enthousiaste et soulagée... elle venait de trouver une nouvelle croisade à mener... : le wagon bar n'avait pas été approvisionné! Il ne restait plus que des bouteilles d'alcool...

 

TOM est donc partie pour son premier monologue à base de "c'est honteux!!!", "c'est un scandale!!!", "il n'y a rien à boire à part de l'alcool dans ce train!!!"...

 

Seulement comme personne ne réagissais, elle est repartie deux, trois fois pour enguirlander le malheureux serveur du wagon bar...

 

Une fois, elle a même pris des photos du wagon-bar... avec le malheureux serveur...

 

Un vrai carnaval quoi...

 

Au bout d'une heure, elle a fini par se rasseoir en cherchant ce qu'elle pourrait bien faire d'autres pour emmerder le monde...

 

C'était sans compter sans sur la SNCF qui avait prévue l'animation...

 

Annonce dans le train... : " ding ding ding... Madame =**++###''ùù (=TOM) est priée de se rendre immédiatement auprès du contrôleur du train..."

 

Bizarrement, TOM semblait beaucoup moins enthousiaste pour défendre sa croisade anti-alcool...

 

Elle a décidé de faire semblant de dormir...

 

Si à 65 ans, j'en suis là, merci de me le signaler!

 

Donc, TOM, grande Dame de 65 ans, faisait semblant de dormir pour ne pas se faire pécho dans le train par la contrôleuse.

 

C'était sans compter sur mon sens de la dénonciation!

 

Oui, je suis POUR la délation des cons!

 

La contrôleuse arrive dans le wagon et, à la manière de Louis de Funès, je lui fais des appels de phare avec mes yeux. Elle comprend. Réveille TOM qui fait donc maintenant semblant de se réveiller d'un profond sommeil...

 

Heureusement que le ridicule ne tue pas...

 

Enfin heureusement, je ne sais pas...

 

La contrôleuse lui explique gentiment que la carte de réclamation qu'elle a remplie au wagon-bar ne pourra pas être prise en compte puisque elle a écrit partout n'importe comment avec une écriture de folle. Elle lui propose de remplir une nouvelle carte pour que sa réclamation soit prise en compte.

 

C'est là que TOM est partie pour nous interpréter son plus grand rôle : la femme bafouée. Elle a déchiré la carte de la contrôleuse (qui était pourtant là pour l'aider), elle a poussé de grands cris en regardant bien autour d'elle si le public était attentif. The Other Person a quitté le wagon de honte... les gens me regardaient avec un regard de pitié... Elle a poursuivi son show pendant 5 bonnes minutes puis la contrôleuse est partie devant ce cas pathologique.

 

J'ai serré les dents pendant encore deux heures et le train est ENFIN arrivé.

 

Liberté, liberté chérie... 

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 10:12

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Le mercredi soir, tous les sujets de conversation étaient épuisés avec la The Ohter Family (le temps, la neige, la cuisson de la tartiflette, l'origine de cette étrange odeur de pet de mouflon, le soleil...), il fallait absolument trouver quelque chose pour ne pas sombrer dans une dépression hivernale drôlement dépressionnante.

 

En cherchant dans le placard-boite d'allumette, nous avons fini par dégoter un jeu de domino...

 

En allumant la télévision, nous avons réussi à capter une seule chaîne... la 2... une soirée spéciale "Saut à ski" aux JO de Vancouver...

 

A ce rythme là, vous me direz, autant faire un suicide collectif...

 

Et bien non puisque nous avons entamé une folle partie de domino...

L'espace d'un instant, j'ai eu l'impression de m'appeler Robert, d'être un résident de la Maison de retraite les Charmilles à Bouzy-les-Deux-Pognes et de combattre la maladie d'Alzheimer avec mes amies Georgette et Lucienne en jouant à des jeux de gamins de 3 ans...

 

Une expérience, quoi.

 

Non, mais sérieusement, vous connaissez un jeu plus con que le domino?

 

Personnellement, j'ai fait le tour de la question et j'ai trouvé la bataille et le loto...

 

Bref, nous sommes donc bien dans le TOP 3 des jeux les plus cons.

 

Youhou!

 

Entre deux parties de domino, je lançais un regard désespéré en direction du petit écran où j'avais l'impression que le même programme passait en boucle...

 

Peter Andersen, Suède, 110 mètres...

Anderson Tersen, Norvège, 108 mètres...

Person Peterson, Finlande, 109 mètres...

Andersen Petersen, Suède, 110 mètres...

Tiersen Petanderson, Norvège, 105 mètres...

 

Un truc à devenir maboule.

 

Des mecs sous cellophane orange ou vert qui s'élancent sur un tremplin vertigineux...

 

Il ne se passe tellement rien que tu deviens tout pervers de la tête et tu n'attends qu'une seule chose : qu'ils se ramassent comme des grosses merdes à l'arrivée! Tu te prends à rêver de voir les arbitres courir ramasser un bras, une jambe, une tête... dispersés aux quatre vents par la brutalité de la chute... Tu essaies d'imaginer l'effet du sang sur la neige immaculée... bref, tu deviens drôlement bizarre... 

 

On a fini par couper le son...

 

Du coup, en BO ce soir là, entre deux bruits de domino posé sur la table-tiroir en sapin But, nous avons eu droit au doux bruit du frigo qui fait un vieux bzzzzzzzzzzzzzzz et puis des fois glouglaglapssssssss... (ça c'est quand il s'arrête pendant deux minutes avant de reprendre le bzzzzzzzzzzzzzz)

 

Nous sommes partis nous coucher à 21h12 dans notre chambre-placard...

 

Le mercredi prenait fin...

 

Je n'étais qu'à mi-parcours du chemin de croix...

 

J'ai passé la nuit à rêver que je me faisais poursuivre par des dominos géants complètement teubés, des frigos qui faisaient bzzzzzzz et puis glouglaglapssssssss aussi des fois, des skieurs suédois sous cellophane... je finissais par me réfugier dans un placard-boite d'allumette qui puait la chaussure de ski... et je mourrais asphyxié... Je finissais dévoré par un troupeau de mouflons qui avait envahi la station... un arbitre de saut à ski courait derrière mes membres dispersés dans la neige par les mouflons enragés...

 

Horrible.

 

Le lendemain matin, pour changer les habitudes, j'ai décidé d'aller faire des courses pour acheter du souvenir.

 

Comme en Vendée, ce fut un festival...


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J'ai retrouvé avec émotion mes chiens qui pioncent... en me posant toujours les mêmes sempiternelles questions : mais qui peux bien acheter ça??? Mais quel est l'intérêt d'avoir un chien qui pionce en peluche??? Mais notre existence a t-elle un sens bordel de couille!!??? 


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Mais également des cochons rieurs avec paire de couilles proéminente...


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Et surtout des spécialités culinaires de très bon goût.

 

Je suis donc reparti les mains vides... et l'esprit perturbé par cet étalage de luxe et de rafinement...

 

L'après-midi, nous avons chaussé des skis et fait une grande ballade en ski de fond...

 

La The Other Family étant aussi festive que sportive, j'ai donc servi de coach... sans grande réussite... Comme une bizarre impression que personne ne vous écoute... que vous pédalez dans la semoule, que vous pissez dans le vent, que vous nagez à contre-courant, que vous essayez de communiquer avec des mouflons authistes... 

 

La pluie a commencé à tomber... la neige a commencé à coller... j'ai commencé à avoir envie de mourir... même dévoré par une marmotte enragée, ça aurait fait l'affaire... du moment que cette semaine ait ENFIN une fin...

 

Heureusement, nous nous sommes finalement réfugiés dans une pâtisserie réputée pour ses spécialités...

 

Il n'y a pas à dire, la bouffe, il n'y a que ça de vrai! J'ai trouvé la force de continuer dans une tarte aux myrtilles à se taper le cul par terre.  

 

Le soir, au bar du coin, un concert était prévu au programme.

 

Du bruit De la musique, de la bière, des gens qui parlent et qui rient, il ne m'en fallait pas plus pour que je fasse de cette soirée un objectif vital!

 

Forcément, un des bonnets de nuit de la The Other Family a préféré passer sa soirée à regarder la finale de curling (+*#!!??_*) à la télévision... la raison invoquée étant.... "j'ai vu des femmes qui buvaient de la bière dans ce bar"...

 

Autant dire que nous allions directement nous jeter dans la gueule de Lucyfer..

Personnellement, l'idée de passer une soirée endiablée avec Satan et ses copains les bêtes à cornes (les mouflons?), ça ne pouvait que me réjouir...
 

 

Comme prévu, dans le bar, l'ambiance était bonne, la bière et la musique aussi.

 

Enfin, la musique... à vrai dire, je m'en foutais. Tout ce que je voulais c'était me gaver de décibels, faire une orgie de sons, de rires et de bruits...

 

Alors, j'ai bu de la bière, tapé dans mes mains, chanté du Louise Attaque... bref, je revivais!

 

Le soir, j'ai dormi comme un mouflon sous lexomyl, j'étais bien.

Il restait encore deux jours...

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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 14:56

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Je rentre de vacances apocalyptiques avec The Other family et sa célèbre The Other ambiance...

 

Comme tous les survivants de grandes catastrophes, l'humour seul me permet de regarder en face ce passé douloureux...

 

...

 

Alors, oui, j'ai vu les montagnes, la neige... j'ai même vu de la famille mouflon en train de se bronzer les cornes... du couple de cerfs qui dévale la montagne en se regardant amoureusement, de l'écureuil qui gambade dans la neige les cacahuètes au vent ou une cacahuète dans les griffes je ne sais plus bien...

 

Bref, j'en ai vu des trucs chouettes!

 

Le problème, c'est que j'ai aussi vu notre appartement...

 

Quand nous sommes allés chercher les clés à l'agence... la dame parlait de lit-tiroir, de salle de bain-cabine, de placard-cuisine...

 

Ca donnait le ton.

 

Et je ne fus point déçu de l'appartement-clapier-placard à chiottes.

 

On va commencer par le positif : nous avions droit à la chambre!... Oui le placard playmobil avec l'odeur de raclette moisie avec un lit à l'intérieur, c'était une chambre...

 

Nous avons laissé aux autres le lit superposé du couloir (avec les portes des toilettes-cagibi et de la salle de bain-cabine qui bugnent dedans) et le clic-clac minable de la pièce de vie. Pièce de vie qui se compose d'une kitchenette-placard, d'une table-tiroir et d'un balcon-strapontin.

 

Je passe rapidement sur les milliers d'odeurs suspectes qui régnaient dans cet espace réduit et surchauffé... vous connaissez sans doute ça aussi si vous allez au ski... ce subtil mélange de chaussettes macérées, de croutes de fromage décomposées, de pet de raclette bien fermenté, de draps jaunis et de moquette douteuse... Tout le monde passe la semaine a observer d'un regard suspect son voisin pour voir s'il ne serait pas à l'origine de ces odeurs fétides...

 

Seulement, le monde des odeurs insupportables ne s'arrêtent pas aux portes de l'appartement... Dès que vous sortez, vous êtes surpris par la fraîcheur de l'air... que c'est bon de respirer... enfin... Puis vous faîtes quelque pas et là, vous êtes agressés par les odeurs de pots d'échappement qui, en montagne, sont toujours super agressives... Vous courrez donc à la terrasse d'un bar, loin de la circulation, des odeurs de voitures, de la neige noire et la glace crasseuse...

 

Un vin chaud, du soleil... le bonheur approche... quand soudain, une nouvelle odeur fait son apparition dans le ciel pur des montagnes, une odeur de goudron, de fumée et de nicotine... l'affreuse bande de copains traders parisiens qui tètent leur cigarette à deux mètres de moi, pile poil dans l'axe du vent.... Je passe sur la BO à base de rires gras et d'expressions toutes faites labellisées École de commerce... "ah mais CA-RRE-MENT!"... "AH AHAHAHAHAHA!!!!" "putain, mais c'est canon!"... "AH AHAHAHAHAHA!!!!"... "C'est bonnard!!"...

 

Vous cherchez désespérément une zone de repli mais vous apercevez s'élever de toute la terrasse des petites colonnes de fumée dégueulasse... vous êtes cernés!

 

Du coup, on a décidé de prendre de la hauteur et de faire des balades en raquette...

 

C'était drôlement chouette seulement c'était en groupe.

 

Le lundi, on s'est donc tapé de l'infirmière guadeloupéenne en surpoids chronique qui passe sa vie à hurler de rire dans le beau silence pur des montagnes. Alors, au début, c'est vrai, moi j'ai trouvé ça drôlement sympa. Faut dire qu'à côté des bonnets de nuit de la The Other Family, la grosse antillaise, moi j'ai directement adhéré au fan club.

 

Seulement, l'objectif de la ballade c'était aussi de voir les animaux, pas de faire une thèse sur le sens de l'humour dans la société créole du XXIème siècle. Donc il fallait glisser sur la neige tel un vieux chamois tout discret limite introverti afin de ne pas effrayer ces putains d'animaux complètement stressés de la life qui foutent le camp dès qu'un flocon tombe pas droit.


Notre amie ultramarine était drôlement sympa mais elle riait TOUT LE TEMPS...

Tu vas me dire quand tu marches au milieu des sapins, il n'y a pas de quoi se tordre de rire...

Tu te ferais même limite chier...

Finalement, vers le milieu de la balade, la rieuse professionelle a commencé à se calmer vue qu'il n'y avait plus grand chose à l'horizon de franchement comique...

C'est là, qu'on a croisé cette pancarte...

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Et oui, nous escaladions la Crotte...

Bon ben là, forcément, c'était perdu... la Castafiore antillaise est partie dans un rire à défriser les mouflons et elle n'a plus arrêté...
 

Nous n'avons donc pas vu beaucoup d'animaux... Le soir, on est rentré le ciboulot en vrac d'avoir supporté des éclats de rire tonitruants tout l'après-midi...

 

Le mardi, on s'est tapé de la famille nombreuse francilienne. Cinq gamins qui se tiraient la bourre niveau conneries à faire et trucs débiles à déblatérer.

Au bout de trois minutes de ballade, ils ont commencé à me balancer des boules de neige glacées dans le cou. J'ai eu beau jeter des regards exaspérés à la mère... rien ne se passait.

La ballade s'est donc déroulée tant bien que mal au milieu des vociférations de ces enfants malpolis élevés à coup de Ferme Célébrités et autres Roue de la Fortune...

 

Le guide de montagne était, lui aussi, assez agacé. Vers la fin de la ballade, il a proposé un jeu drôlement pas trop amusant pour les enfants... il fallait s'allonger dans la neige et écouter le bruit de la montagne (oiseaux, vent...) pendant 5 minutes. Autant vous dire qu'au bout de 15 secondes, un gamin a commencé à jeter pas du tout discrètement des boules de neige dans les oreilles de son frère. Sa mère l'a tapé pour qu'il arrête, il a pleuré, les autres ont demandé pourquoi il pleurait, la mère leur a dit de se mêler de ce qui les regardait, blablablabla gnagnagnagna... Le guide s'est relevé et a repris le chemin en silence pour en finir au plus vite...

 

Le mercredi, c'était plus tranquille. On s'est dit :" et si on allait se taper la cloche dans un restaurant d'altitude!".

 

En voilà de la bonne idée de con!

 

Nous voilà donc parti à l'assaut d'un resto d'altitude ou comment mal bouffer pour super cher entouré de parisiens fumeurs complètement insupportables.

 

Donc vas-y que j'ai bouffé une vieille saucisse dégueulasse (à côté la Knaki de Herta c'est de la saucisse traditionnelle faite par un artisan boucher du fin fond de l'Aveyron). Pour vous dire, j'avais l'impression de bouffer une chambre à air de vélo... mou, caoutchouteux, goût de plastique... le tout accompagné de frites. Oui, les trucs longs qui ont le goût de carton froid, c'est des frites.

 

15€ la blague.

 

Je passe sur les fumeurs des tables d'à côté, sur la Micheline qui ne sait pas marcher avec des chaussures de ski et qui a failli renverser son plateau sur ma tête, sur le Gros Michel qui fait un dérapage en ski à 1 mètre des tables histoire de saupoudrer tes frites d'un soupçon de neige, je passe sur cet enfer sur Terre...

 

Seulement voilà, nous n'étions que mercredi...

 

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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 17:31

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A moi les joies de l'appartement surchauffé de 15m² pour 4 personnes...

 

A moi les joies des chaussures de cosmonautes qui te défoncent la voute plantaire et autres mollets et te font puer des pieds comme jamais tu pensais que c'était possible...

 

A moi les joies de la boustifaille à base de fromage qui refoule et de charcuterie de marmotte décédée...

 

A moi les joies des remonte-pentes qui te font flipper comme un gamin de 12 ans parce que t'as trop peur de t'étaler par terre et de te faire trainer comme une vache morte sur 3 kilomètres...

 

A moi les joies du soleil qui brule, du froid qui glace et du brouillard qui trempe...

 

A moi les joies du coupage de main en deux par ces putains de ski tranchant comme des couteaux de japonais du téléachat...

 

A moi les joies de la combinaison où tu ne ressembles absolument à rien si ce n'est à une grosse pomme de terre informe...

 

A moi les joies du payage de forfait à 12 000 $$$ pour avoir le droit de dévaler une pente...

 

A moi les joies des 12462*##%&** heures de train pour rejoindre le trou du cul du monde la destination...

 

Bref, à moi les joies des sports d'hiver!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 14:37

 

Cet été, je suis parti au Laos.

 

C'était merveilleux/extraordinaire/magique…

 

On s'en fout, nan ?

 

Ce que vous voulez c'est de l'anecdote honteuse ou improbable ?

 

Je commence à vous connaître !

 

Donc, voilà.

 

Me voilà à Vang-Vieng.

 

Bourgade assez laide mais située au milieu de paysages de toute beauté.

 

Avec the other person, on s'inscrit pour une excursion d'une journée à travers les montagnes, les grottes, les rizières et la jungle…

 

Une belle journée commence. Notre guide s'appelle Ola et parle assez bien anglais. Il nous fait découvrir le coin. Dans le groupe, il y a aussi une jeune coréenne obèse qui porte le doux nom de Kim.

 

Sur la route du départ, Ola jauge son petit groupe. Il commence par brancher the other person en lui demandant d'où lui vient cette ligne incroyable et ce teint de pêche. Puis il ajoute qu'il adore les "pretty girls" comme elle...Très vite, je précise que the other person, c'est pas du tout une "pretty girl" comme les autres, c'est ma femme à moi depuis pas bien longtemps et que là on est grave en honeymoon, qu'on est tout plein de miel d'amour qui colle partout et tout et tout.

 

Ola fait un peu la gueule et se tourne donc par dépit vers la coréenne obèse. Bizarrement, il ne lui demande pas d’où vient cette ligne incroyable proche du double-cheese mais il lui dit qu'elle aussi, c'est une "pretty girl" et il la branche sur la Corée, sa culture, ses traditions, tout ça…

 

Kim a eu la brillante idée de porter des tongs pour cette journée d'excursion. Dans les grottes humides et les rizières gorgées d'eau, autant vous dire que c'est parfaitement adapté. Du coup, elle passe la journée à pousser des "Oh my gooood!!!" en manquant de se trépaner sur une stalactite ou de se noyer dans une rizière. Heureusement, Ola est là pour la rattraper par le premier bourlet qu'il trouve. La journée se passe… on visite des lieux magiques sur fond de "oooooooooohhhhhhhaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh!!!", "Oh my god!!!!!"… elle aura même cette phrase improbable : "Je ne suis pas à l'aise avec mon corps"…

 

C'est vrai que barouder dans les grottes avec 120 kilos de trop et une paire de tongs, il y a de quoi ne pas être à l'aise avec son corps…

 

Ola est un guide formidable. Très intéressant. Il nous raconte sa vie. Avant, il était moine dans un temple mais il s'ennuyait ferme et surtout il avait manifestement la nouille chinoise qui lui picotait sous son aube couleur safran.


Ouais, ça casse le mythe des moines ascètes complètement zen de l'attitude.


Bref.

Il nous explique qu'il aime beaucoup les "pretty girls" or quand il était moine, il pouvait juste se la coller derrière l'oreille... Donc, il a arrêté d'être moine et il est devenu gigolo guide pour touristes.

 

Depuis, ça va beaucoup mieux pour sa nouille chinoise lui et il peut pleinement assumer sa passion pour les "pretty girls"...

 

Le soir, nous arrivons dans la ville par le fleuve sur des kayaks. C'est magique. On s'apprête à dire au revoir à nos petits amis du jour mais Ola propose de venir manger du canard chez un copain.

 

L'idée de partager un dîner avec des laotiens chez des laotiens nous plait, donc nous acceptons… Kim également…

 

Le soir, nous retrouvons notre joyeuse bande en ville. Kim a ramené un copain coréen du nom de Song. Nous suivons donc tous Ola qui nous entraîne chez son fameux copain pour déguster un canard…

 

Nous marchons… nous nous éloignons du centre ville… nous traversons une piste d'atterrissage désaffectée…

 

A un moment, je me demande si le canard qui est au menu n'est pas NOUS!!!

 

Mais non, CONFIANCE!

 

Nous arrivons dans un quartier de huttes améliorées…

 

Nous atteignons la maison du copain. Nous nous installons sur une table dehors.

 

A côté, la femme du copain sort une machette rouillée et commence à dépecer des bouts de viande sèche sur une planche en bois à moitié pourrie… Un tourbillon de choses volantes l'entoure...

 

Pendant ce temps, Ola va chercher des bouteilles de bière.

 

Je commence à me dire que toutes les précautions alimentaires prises depuis 15 jours pour éviter de choper une tourista géante n'auront servi à rien : c'est sur que ce canard va me clouer sur la lunette des toilettes pour les deux prochains jours…!!!

 

Le copain amène des feuilles de chou, la madame amène ses bouts de canards en charpies. Ola nous montre : tu prends un bout de canard, tu l'enroules dans une feuille de chou, tu trempes dans une sauce bizarre et tu dégustes.

 

Un instant, j'ai l'impression qu'on est en train de tourner un remake des bronzés font du ski, avec la grenouille dans la bouteille…

 

The other person a l'air complètement détendue…

 

Ola me regarde, c'est à moi de faire honneur!

 

Je dis adieu à mon estomac préservé et à mes intestins vierges de méchants microbes.

 

Je saisis un bout de canard-chelou, j'enroule le tout dans du chou-chelou, je trempe dans la sauce-chelou et je mets dans la bouche…

 

Le goût n'est pas mal mais le canard est plein de petit os concassés…

 

Je suis tombé sur un canard qui avait de l'arthrose ou quoi??

 

J'essaie d'en enlever quelques-uns, mais c'est juste impossible, la viande est pleine de miette d'os, je vois Ola qui mâche à pleine dent…et ça croque! Genre, il boufferait des noisettes, ça serait pareil!

 

Les bouts de canard sont une espèce de bouillie de viande et d'os…

 

La soirée se poursuit, je me force à bouffer ce canard-noisette...

 

Je manque de m'étrangler/étouffer/planter un os dans le gosier...

 

J'essaie de ne pas penser à la suite de la soirée... tourista du siècle, chiage d'os de canard, ...

 

Ola n'arrête pas de nous servir de la bière…

 

Je ne sais plus très bien où j'en suis... la madame réapparait avec sa machette...

 

Je me dis, ça y'est! Cette fois, c'est pour nous!

 

En fait, non, elle réattaque un bout de viandasse de canard...

 

Puis, à 22h00 (c'est très tard au Laos, pays où un couvre-feu oblige tout le monde à être au lit à 23h30), Ola nous propose d'aller en discothèque…

 

Je regarde autour de moi, nous sommes dans un village de huttes améliorées… j'ai beaucoup de mal à imaginer un Macumba géant dans ce paysage…

 

Bref, nous nous mettons en chemin et effectivement, entre deux huttes, un cube de béton se présente à nous avec un écriteau qui laisse songeur "Big Power"…

 

J'attends le moment où un videur black va apparaître mais ici, pas de sélection à l'entrée…

 

Tout le monde est plus ou moins en short... et Kim porte toujours ses éternelles tongs...

 

Nous pénétrons donc dans le "VIP room" local qui est constitué d'une grande pièce assez glauque moderne.

 

Un DJ mixe des titres entre deux clips de karaoké.

 

Oui, en Asie, le grand truc pour faire les fous entre copains, c'est le Karaoké.

 

Silence.

 

Oui, ben chacun son truc!

 

Donc, avec nos petits amis, on boit des bières en chantant des chansons laos…

 

La soirée improbable quoi…!

 

Et puis, à un moment, coupure nette.

 

Plus de musique, plus de lumière… on entend gronder le tonnerre…

 

La lumière revient par intermittence mais globalement la soirée s'engage mal…

 

Dehors, des trombes d'eau s'abattent sur le village…

 

Ola se rapproche un peu plus de Kim à chaque coupure.

 

Comme je suis un peu lent et un peu naïf... je commence ENFIN à comprendre son petit manège... la proposition à bouffer du canard-noisette, la façon qu'il a de nous saouler en nous arrosant de bière, sa passion pour les "pretty girls"...

 

En fait, on lui sert de caution pour qu'il puisse chauffer de la coréenne obèse...

 

A un moment, Ola propose de rentrer…

 

On est tous bien d'accord.

 

Nous sortons donc de la boîte avec the other person et Song le coréen…

 

Mais Kim et Ola ne nous suivent pas…

 

On attend sous une paillote à côté de la boîte que nos joyeux amis sortent…

 

Mais rien…

 

Le coréen retourne donc à l'intérieur pour chercher nos deux compères…

 

Il en ressort furieux en nous disant qu'Ola et Kim se roulent de pelle et ont commandé à boire…

 

Nous voilà donc seuls au milieu de nulle part... sans trop savoir où est notre hôtel... il pleut des torrents d'eau... les rues/pistes/chemins ne sont pas éclairés...

 

Moment de solitude...

 

On décide de se diriger vers un halo de lumière qui doit être le centre... on marche dans la terre gorgée d'eau... on essaie de ne pas penser aux insectes géants que l'on doit écraser... on essaie de faire abstraction de l'effet vomitif de la bière locale... on essaie de ne pas se fixer sur la digestion difficile du canard-noisette... on essaie de ne pas maudire Ola, son obsession des "pretty girls" et sa nouille chinoise qui frétille...

 

Et au bout d'une dizaine de minutes, on atteint enfin la piste d'atterrissage désaffectée...

 

C'est bon signe.

 

Vingt minutes plus tard, nous arrivons enfin à l'hôtel...

 

Nous ne saurons jamais ce que sont devenus Ola et Kim...

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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 14:32

 

Été 2002 voyage au Brésil

Des vacances formidables, inoubliables, paradisiaques…

Quatre semaines de découverte intense…

 

Seulement, au bout de trois semaines, je ne sais pas vous, mais moi, j'ai toujours une phase de mal de pays…

 

Un moment où larver sur le sable blanc, parcourir les cités coloniales, ou passer les soirées à siroter des caipirihnas… et bien ça ne vous fait plus le même effet qu'au début du séjour…

 

Une espèce de lassitude, une sorte d'appel intérieur pour retrouver son chez-soi, ses habitudes contre lesquelles on peste toute l'année.

 

J'ai limite envie de me taper une demi-heure de vaisselle, comme une envie de repasser, de payer une facture, de regarder Confessions intimes une connerie à la télé, bref, j'ai le mal du pays!

 

Du coup, en toute logique, je commence à en avoir ras-le-bol de ce pays pourtant si exceptionnel! Je trouve ça sale, bruyant, fatiguant… et puis les autochtones aussi ils commencent sérieusement à me taper sur les nerfs.

 

Moi qui les trouvais absolument géniaux en arrivant…

Moi qui voulais limite me faire naturaliser brésilien dans l'heure

Moi qui était prêt à tout plaquer pour ne vivre que de samba, de caipirinha et de plume dans le derrière carnaval…

 

J'en peux plus...

Les filles sont pas si belles, il y a des moustiques partout, la bouffe est lourde, presque aussi lourde que l'atmosphère humide qui rend tout ce que vous touchez un peu moite… Bref, vous avez compris : j'ai envie de rentrer!!!


 

Il reste encore deux jours et nous devons prendre l'avion pour rejoindre la capitale. Le vol est retardé. On attend dans un couloir d'aéroport. Il est presque minuit. J'ai envie de dormir. Il fait chaud… très chaud… toujours cette moiteur…

Derrière moi, une jeune brésilienne attend comme nous. Au bout de cinq minutes elle est rejoint par une amie. Et, là c'est le début du calvaire.

 

Elle commence à engager la conversation mais elle parle fort… de plus en plus fort! La langue qui sonnait si doux à mon oreille au début du voyage m'arrache maintenant carrément les tympans.

J'en peux plus de leur AAAAAAOOOOOOOooooooo, de leur CHECHECHEchechehchehcheuuuuu……………

 

Il est minuit passé, on attend un avion qui n'arrive pas, il fait une chaleur de bête et deux brésiliennes déchaînées me gueulent dans l'oreille!!!

 

Et, là quand vous êtes fatigués, épuisés, que vous n'êtes pas dans votre assiette, vous devenez d'une connerie bêtise, d'une mauvaise foi, d'une méchanceté rare!

 

J'exprime  mon désespoir à mon amie assise à mes côtés.

 

"Tu crois qu'elle va s'arrêter de jacasser Pépita??? J'en peux plus de leur blabla, ils arrêtent jamais!!! Je déteste le portugueshhhhh!!!"

 

1h00 du matin, ma voisine continue. Subir une conversation en portugais à 2 centimètre de l'oreille me semble désormais relever du hurlement de bébé en pleine crise d'hystérie, du cri du cochon qu'on égorge ou d'un concert de la Star Académy!

 

"Tu veux pas lui dire de fermer sa grande bouche à Chiquita??? Non, mais quelle langue de merde quand même!!! C'est d'une vulgarité tout ces cheucheucheu… pffffffffff et puis t'as vu sa gueule! Ah, non mais moi les Brésiliennes on m'en reparlera! Un gros cul, des petits nibards, des ch'tards plein la gueule, la fête de la moustache… "

 

Les deux copines poursuivent leur conversation… à la brésilienne! Rires, cris, gloussements, intensité allant crescendo….

 

Je suis moi aussi obligé de parler de plus en plus fort pour me faire comprendre de mon amie :

 

-"Tu veux pas lui demander de retourner faire son ménage à Linda de Souza, j'en peux plus!!!"

 

C'est à ce moment précis, que la demoiselle en question s'arrête de parler. Elle se tourne vers moi avec un grand sourire. Autant dire que je suis un peu décontenancé. Je parle tout haut car je sais très bien qu'elle n'est pas prête de me comprendre! Et là, elle me dit dans un français impeccable"

 

"Vous parlez français! Vous êtes surement français! Ah, mais j'adore la France, j'ai habité 20 ans à Paris!"

...

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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 11:13

 

 

Si je vous dis : Grand bazar, Mosquée bleue, Loukoums par milliers et Palais de Topkapi, vous pensez immédiatement (?) à Istanbul

 

Mon escapade en amoureux à Istanbul date d'août dernier, et c'était une succession d'instants assez fabuleux … Mais, bon, rassurez-vous, il y a également eu de vrais, grands moments de solitude…

 

En fait, pour tout dire mon grand moment de solitude stambouliote s'est passé au Hammam.

 

Le Hammam, autre cliché institution turque…

Dans les guides, je lis tout un tas de chose sur les hammams. L'héritage antique, l'art de vivre à l'orientale, le souci du bien-être corporel… Après de longues hésitations sur le choix de l'établissement pour vivre ce pur moment de détente, nous décidons d'opter pour une vieille institution du…XVème siècle! Notre choix est principalement motivé par le fait que le personnel de l'établissement ne demande jamais de bakchich. Le prix d'entrée est donc un peu élevé mais, au moins, vous ne risquez pas de vous retrouver seul et nu, plein de mousse parce qu'un masseur refuse de vous rincez si vous ne lui donnez pas une petite pièce.

 

Enthousiaste à l'idée de larver sur une pierre chaude, je me précipite vers une vieille cabine en bois pour me changer. Je quitte mes vêtements, met une trop petite serviette autour de ma taille, chausse des sandales poisseuses et… en avant pour l'expérience! Je traverse l'espace réservé aux cabines. Ambiance garantie. Des vieux turcs discutent autour d'un café, les deux hommes responsables de la gestion des sandales et des serviettes se disputent bruyamment. Je me dirige lentement vers l'entrée du hammam proprement dit. Pour l'instant, j'adore! Je me prends carrément pour un haut fonctionnaire de l'Empire Ottoman qui va se détendre au Hammam après une dure journée de labeur…


J'entre dans une première salle où règne une certaine agitation. Des turcs habitués déambulent d'un endroit à l'autre. Quelques occidentaux, comme moi, semblent un peu désorientés. Faut-il aller se laver? Faut-il aller dans le bain de vapeur? Puis, régulièrement, un masseur surgit de nulle part et donne deux trois instructions au client qui part avec lui dans la pièce centrale.


J'attends toujours qu'un masseur vienne me chercher. Nous ne sommes plus que trois à attendre. Et puis, finalement je vois arriver nos trois masseurs. Il y a deux petits hommes, plutôt frêles et très souriants qui commencent à parler aux deux personnes qui attendent avec moi. Le troisième masseur, le mien… comment dire… rien qu'en le voyant, j'ai senti que je n'oublierai jamais cette expérience! Grand, gras comme un loukoum, moustachu de partout, bref une masse de chair et de poils qui manque déjà de me briser les doigts en me serrant la main. Je ne comprends pas grand-chose à ce qu'il me baragouine dans un anglais embué de vapeur. Après quelques phrases incompréhensibles, il me donne une grande tape virile dans le dos, genre "c'est pas parce que je vais te masser que je suis une grosse tapette", je manque de glisser lamentablement sur le sol humide. Je ris niaisement et le suis dans le bain de vapeur. Je finis par comprendre qu'il veut connaître mon prénom. Je lui réponds donc "Julien", et, comme pour me dire qu'il a bien compris, il me donne une tape amicale sur le haut de la tête puis se met à répéter sur tous les tons possibles : "Djouliaaaa, Dchuliaaaaaa, Jouliarrrr, Chuliaaa…"

Bon, je ne m'appelle pas Djoulia, et j'aimerais qu'il me témoigne son amitié autrement qu'en me frappant, mais je préfère me taire en me culpabilisant d'être aussi hermétique à l'esprit de camaraderie du grand peuple turc.

 

La salle est magnifique, tout en marbre, surmontée d'une grande coupole percée de trous par lesquels jaillit la lumière.

Mon masseur semble m'indiquer d'attendre sur la pierre chaude. J'obéis docilement.

 

Je m'installe donc, ne sachant pas très bien s'il faut que je m'allonge, que je surveille le retour de mon masseur, que je fasse un tour sur les côtés près des robinets dorés…

Je regarde autour de moi pour chercher l'inspiration. Les autres se prélassent dans la brume, en attendant qu'un masseur ne s'occupe d'eux.

Je m'allonge donc sur le marbre chaud. Je regarde les ouvertures dans la coupole. C'est assez magique. J'essaie donc de me détendre… Il fait chaud, très chaud… Ma respiration devient difficile. Mes yeux se voilent. Je me mets à transpirer comme jamais auparavant. Ma peau se met à exhaler des copeaux de crasse noire. Je ne me liquéfie pas, je me crassifie! La transformation en boule de crasse est imminente… Je pensais pourtant être propre! Mon corps se met à rejeter une masse impressionnante de matière noirâtre. Il fait toujours très chaud, trop chaud… Je relève la tête dès que je sens un mouvement près de moi, peut-être s'agit-il de mon masseur. A chaque fois, il s'agit d'un des petits masseurs sympas, qui appellent leurs clients et qui se mettent à les laver consciencieusement comme des gros bébés.

J'attends toujours. Rien ne vient. Mon armoire à glace a disparu. Je me dis que, comme d'habitude, avec ma chance, je me tape le plus roublard de tous les masseurs de Turquie.

J'attends encore. J'ai vraiment trop chaud. Tous ceux qui sont rentrés en même temps que moi sont déjà en train de se faire laver. Moi, je continue à fondre comme une glace au soleil. Je commence à avoir la tête qui tourne. Je ne distingue plus vraiment les ronds de lumière de la coupole. J'ai du mal à relever la tête quand j'aperçois quelqu'un qui pénètre dans la pièce. Tout mon corps est lourd…lourd…lourd... Je voudrais bouger mais je suis véritablement immobilisé. Je sens que l'évanouissement n'est plus très loin. Dans mon délire de chaleur, j'imagine l'annonce déposée par ma famille dans le carnet du jour du journal :

 

 

La famille Y a la tristesse de vous annoncer le décès de

 

Julien Y

Décédé accidentellement à Istanbul, réduit en boule de crasse dans un hammam stambouliote

(son masseur n'est jamais venu le chercher)

 

Voilà, je vais mourir là, sur cette pierre chaude, à moitié à poil, avec une malheureuse serviette qui baille. Je me rassure en disant, qu'au moins, je sais quelle sensation doit avoir l'œuf au plat quand il cuit par en-dessous. En même temps, je ne souffre pas, c'est plutôt une mort douce, mise à part les accès de panique que j'ai quand je me rends compte que déjà deux ou trois fournées de types arrivés après moi ont fini leur séance.

Mon affreux masseur ne revient pas, il m'a abandonné. Il est peut-être déjà en train de vendre mes vêtements sur eBay…


Je ferme les yeux, abattu, vaincu.........


Soudain, dans mon semi coma, je distingue un ricanement gras. J'ouvre un œil et aperçois quelques dents perdus au milieu d'une moustache géante : il s'agit de mon masseur! Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer, lui sauter au cou ou l'engueuler vertement.

Apparemment, de son côté, tout est normal, il me tire par le bras et me pose sur le bord de la pierre. Il continue à me parler dans son anglais improbable. Je suis complètement KO. Il me masse comme une brute. J'ai l'agréable sensation qu'un troupeau de dromadaires danse le flamenco sur mon dos. Je me sens totalement ailleurs, comme un pantin désarticulé. Je ne suis plus qu'une masse molle inerte. Dans un état à demi conscient j'envisage plusieurs hypothèses :

 

- je me suis transformé en loukoum (j'en ai abusé la veille)

- je me suis transformé en boule de crasse (probabilité : forte)

- je suis une pâte antistress dans les mains d'un géant des steppes

- je suis un futur kébab tournant : le masseur évalue la fermeté de ma chair pour m'attendre à la sortie du hammam, me faire la peau et me vendre au resto d'à côté.

 

Soudain, je sors de ma torpeur, mon masseur ma savonne violemment, tellement violemment, que je sens ma serviette se dénouer. Dans un élan de pudeur, je m'accroche à ma serviette en essayent de défendre le peu de dignité qu'il me reste encore (?). J'ai l'impression que ça devient un jeu, et ça me fait moyennement rire. A chaque passage de ses grosses mains, il tire sur ma serviette. Ce masseur a décidé de m'humilier!!! Il veut me foutre à poil!!!

Il finit par me balancer une bassine d'eau glacée sur tout le corps : je pense que Claude François a du ressentir le même genre de sensation juste avant sa mort! Heureusement pour moi, la vie continue. Mon masseur me redresse et commence à me savonner le visage. Il insiste sur mes joues et ma barbe naissante. Il me gratte le cou, et moi, comme un chat, je tends le cou en souriant bêtement. Ca le fait beaucoup rire. Pour sceller un peu plus notre amitié toute virile, il me met une petite gifle genre, "t'es content mon cochon, hein!".

Je ne sais comment dire que j'adore le concept du masseur qui après vous avoir oublié dans une pièce à 50 °, manque de vous mettre à poil pour finir par vous gifler gentiment devant un parterre d'habitués amusés.


La séance continue, j'en oublie qu'il me parle, pourtant, il semble insister. Sa voix se fait quasi menaçante. Je me concentre donc un peu plus sur ses propos. Je finis par comprendre qu'il veut un bakchich.
Globalement, je discerne : "you are happy, so give me money!". Il précise également qu'il m'attendra… à la sortie!

Oui, je sais, le concept du bakchich est très répandu en Turquie, mais voilà, j'avais choisi cet établissement justement parce qu'il n'y avait, soi-disant, pas ce genre de demande. Je me dis que je vais essayer de filer en douce mais hors de question de payer encore plus cher ce mastodonte qui a failli me laisser crever la bouche ouverte sur une pierre chaude.

Avant de partir, il récidive avec une grande claque dans le dos, je ne réagis même plus, mon dos est anesthésié par la chaleur et le massage à coup de sabot. D'un coup, son regard deviens menaçant et il me lance : "don't forget the money".

Oui, oui, je n'oublie pas l'argent, je vais juste tenter de revenir un peu à moi sous une douche à température normale

Je finis par remonter dans la cabine. Me rhabille. Descends discrètement les marches. Me dirige vers la sortie telle une ombre, une anguille, une vapeur de hammam... Soudain, j'entends :

 

"Djouliaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa"

 

Je me retourne. Mon masseur continue :

 

"Djouiliaaaaaaaaaaa!!! My friend!"

 

Les vieux turcs assis-là regardent la scène d'un air amusé, genre " tiens, encore un qui se fait rouler en direct par le gros Michel " (oui, je sais, il ne s'appelle pas Michel, mais pour moi Michel c'est international, c'est mon Monsieur tout-le-monde).

 

Je vais donc en direction de mon nouvel ami, lui tends quelques pièces d'un air désespéré. Il me répond d'un :

 

"Thank you my friend!" et me donne une tape dans le dos tellement forte que je tombe sur le tas de serviettes usagés placé en pyramide à côté de moi….

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